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Rêves, gnose et alchimie, révélation directe de Dieu / 1

CHANGEMENT DE PARADIGME

Les rêves amènent à des considérations drastiques

sur les rapports occultés et troublants du Bien et du Mal

L'annonce faite à Marie

« Que me sert, ô Gabriel, que tu salues Marie,

Si tu n’as pas le même message pour moi ? »

C'est avec ces mots que le poète mystique allemand Angelius Silesius apostrophe l'Ange, celui qui, il y a deux mille ans, est venu révéler une réalité : la réalité de l'incarnation divine. Certes.

La révélation directe de Dieu

Angelius a raison. A quoi cela lui sert-il, à lui, de savoir qu’une femme ait porté en elle la divinité et l'ait mise au monde ? Et à moi ? A quoi me sert de connaître la tradition spirituelle occidentale, les histoires et les initiations anciennes et les savoirs oubliés ou perdus ? A quoi me servent tout ce que nos prédécesseurs ont appris, su et transmis sur la voie spirituelle, ouvertement ou secrètement, si toutes ces connaissances ne signifient rien pour moi, ne correspondent à rien pour moi, dans ma vie, concrètement ? Qu'ai-je à faire de toutes ces savoirs, de toutes ces connaissances d'autrefois, révélées ou intuitives, qu'on les appelle "Gnose" ou autrement ?


Ce que je veux, moi, c’est vérifier à mon tour, personnellement, ici, aujourd'hui, dans ma vie quotidienne, que, moi aussi, je peux recevoir révélations et intuitions comme, à ce qu'on raconte, cela est arrivé, dans d'autres temps, dans d'autres lieux, à d'autres. C'est pourquoi à mon tour, je m'écrierai passionnément : « Que me sert, ô Gabriel, que tu salues Marie, si tu n’as pas le même message pour moi ? ». Se pose alors la question : où les autres, nos prédécesseurs, ont-ils eu accès à Dieu ? Comment donc reçurent-ils la vérité révélée ? Si je connais leur voie et leur moyen, peut être pourrai-je y avoir accès moi aussi... Et vous de même.


Pour moi, la réponse ne sera pas longue à venir. La voici !

Autrefois, le moyen était reconnu de façon universelle, aujourd'hui il est complètement oublié :

C'est dans les rêves et dans les visions que Dieu se révèle aux hommes ! Oui. Mais on n'en parle pas. On évoque les théophanies. Quand le dieu apparait et révèle les connaissances sacrées aux hommes, on mentionne l'inspiration des prophètes, mais le rêve, cet espace intermédiaire entre Dieu et l'homme, on le passe sous silence. Freud a bien dit, n'est-ce pas, que « le rêve est la voie royale qui mène à l'inconscient », mais, lui, comme bien d'autres, refuse absolument l'idée et le fait que cet "inconscient" c'est Dieu. C'est pourtant exactement ce que n'a cessé de dire son contemporain, le psychiatre et alchimiste Carl Gustav Jung qui a interprété dans sa longue carrière environ 80 000 rêves. Le rêve, c'est la voie royale qui mène à Dieu.


La voie royale

Le rêve, c'est la voie royale qui mène à Dieu.

Quand on parle de révélation, on nous apprend que la Bible est la Parole de Dieu révélée aux hommes. Mais où dans la Bible, dans quelles conditions cette parole divine s' exprime-t-elle ?

Regardons simplement : quand la divinité se manifeste, c'est dans des rêves et des visions. Cela est dit environ 250 fois du début à la fin du livre sacré.


En voici la première mention dans la Genèse, ch. 15, v. 1 : 

« La parole de l’Éternel fut adressée à Abraham dans une vision. ».

Et voici la dernière, celle de l'Apocalypse, une vision gigantesque qui commence par ces mots : 

« Révélation de Jésus Christ... Moi, Jean, je fus ravi en esprit et j'entendis derrière moi une voix forte qui disait... ».


Dans le Livre des Nombres, ch.12, v. 6, on peut lire : 

« L’Éternel dit : Écoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me révèlerai à lui, c’est dans un rêve que je lui parlerai. ».

Citons aussi ce beau passage écrit 400 ans avant notre ère, dans Joël 2, 28, où Dieu dit :

    «… Je répandrai mon esprit sur toute chair ;

    Vos fils et vos filles prophétiseront,

    Vos vieillards auront des rêves

    Et vos jeunes gens des visions.

    Même sur les serviteurs et sur les servantes

    Je répandrai mon esprit ».

Cette promesse très démocratique montre on ne peut plus clairement que l’Esprit de Dieu s’exprime par les rêves chez tout le monde , tout le monde peut donc recevoir l’Esprit de Dieu et donc avoir accès à des connaissances révélées.

Et ce fait sera très mal vu plus tard par les doctrinaires de l’Église.


Contemporain du Christ, le philosophe Philon d'Alexandrie, qui fait partie de l'époque gnostique, décrit dans son Traité sur la vie contemplative la vie des ascètes juifs qui vivent tout près d'Alexandrie et qu'on appelle « Therapeutae ». Il raconte : « Beaucoup d'entre eux parlent durant le sommeil et reçoivent en songe la révélation des plus hauts enseignements de la science sacrée. ».

Philon connaît bien le sujet, il y a en effet consacré tout un livre qu'il a intitulé Les Songes viennent de Dieu où il écrit : « Les songes sont un des moyens dont Dieu se sert le plus ordinairement pour communiquer avec les hommes. ».


Que Dieu parle dans les rêves, c’était encore ce qu’affirmaient les premiers chrétiens. Dans les Actes des Apôtres, Pierre, Paul, Cornelius racontent comment les rêves les guident. Voici aussi le très émouvant témoignage de Sainte Perpétue.

En 203, Perpétue, une jeune femme de Carthage est jetée en prison pour sa foi chrétienne. Là, elle écrit ce qu’elle vit, elle raconte comment elle demande à Dieu de l’aider par les rêves. Elle lui demande de lui dire aussi ce à quoi elle doit s’attendre. Cette façon de poser des questions aux rêves était une démarche universelle, qui se pratiquait dans toutes les civilisations autrefois de l’Orient à l’Occident ; cette démarche s’appelle l’incubation.

Voici son récit :

« Mon frère me dit : ma sœur... Te voilà dans une position où tu peux demander une vision, afin qu’on te montre si tu dois t’attendre au martyre ou à la libération.

Et moi, écrit Perpétue, consciente des bienfaits que Dieu m’avait si richement prodigués dans les dialogues que j’avais coutume d’avoir avec lui, je promis, remplie d’une foi confiante : Demain, je te raconterai. ».

Elle va donc demander à Dieu de lui répondre dans son rêve la nuit.

« Puis, je demandai une vision et voici ce qui me fut montré. »

Elle raconte alors son rêve, en donne l’interprétation et conclut : 

« Nous comprîmes que le rêve signifiait le prochain martyre ; à partir de là, nous ne plaçâmes plus aucune espérance dans ce monde-ci. » (1).

Elle meurt quelques jours après dans l’arène.

Aujourd'hui toujours

Quelque deux mille ans plus tard, voici Caroline, une de mes élèves, qui ose poser à ses rêves la question radicale (que vous pouvez retrouver en détail dans mon blog, ici, , et ) : « Est-ce que Dieu existe ? ». La réponse qu'elle reçut ne fut pas formulée avec des mots, la réponse fut une expérience vécue d'un ressenti inoubliable :

Rêve

« Tout est noir, je suis dans le noir, il n'y a rien, tout est vide, c'est le vide. J'ai une impression profonde, c'est très intense, très puissant et en même temps très simple, infiniment calme et silencieux. Voilà, le vide, rien. C'est tout. ». 

Je me réveille.

Toutes les chercheuses et les chercheurs de Dieu ont dit, toujours et partout, que le Vide, c'est Dieu. Et la rêveuse dit bien : « Voilà, le vide, rien. ». Et elle ajoute : « C'est tout. ». Sans le savoir elle vient de définir la divinité par la vacuité dans laquelle se trouvent les contraires : le rien et le tout. C'est quelque chose que le conscient, le mental ne comprend pas. C'est pourquoi Dieu apparaît en noir dans le rêve. « Un dieu compris n'est pas un dieu », dit le théologien Rudolf Otto.


Ainsi, grâce à l'incubation, le rêve a permis à la rêveuse de faire l'expérience de la Réalité Ultime, qu'elle a ressentie comme une puissance incompréhensible où les contraires sont unis, le Tout et le Rien : deux en un.

Cher lecteur, vous aussi vous pouvez pratiquer l'incubation, vous verrez !


Quant à moi, mes rêves m'ont aussi révélé l'antique savoir à leur sujet.

Rêve

Une nuit, dans mon rêve je m'adressais à des psys qui, en m'entendant parler, faisaient la grimace. Je leur disais : « Je vous parle du fond du cœur, du fond de mes tripes, je vous dis ce que je sens, ce que je sais, ce que j'ai appris sur la voie des rêves. Les rêves, dis-je fortement, c'est la voix de Dieu, c'est la façon naturelle que Dieu a de parler directement aux hommes. ».


Cela est si fort en moi, quand je me mets à parler, quand je dis « les rêves, c'est la voix de Dieu », c'est si fort que je cache ma tête dans mes mains, que les larmes me montent aux yeux, que je pleure quand je parle. Je suis bouleversée, bouleversée par ce que je dis. Je me réveille en pleurant, bouleversée et remplie d'un immense bonheur, comme si j'avais reçu un "immense cadeau" (2).

Cet immense bonheur qui m’inonde, c'est la grâce d'une révélation qui m'est faite. L'Ange, le Messager de Dieu est venu me visiter et me parler à moi aussi, comme à bien d'autres. Il est venu me confier le message que je dois désormais transmettre à mon tour : alors, comme les prophètes, comme Philon d'Alexandrie, je proclamerai : « Les rêves, c'est la voix de Dieu ». Et ce malgré les résistances des psys pharisiens.


Il est évident que la divinité se manifeste dans les rêves. Les témoignages de l'Antiquité à nos jours en sont innombrables et irréfutables.

Alors, comment se fait-il que l’Église n'en parle pas ? Pourquoi les médecins alchimistes ont-ils caché ce qu'ils savaient ? Pourquoi l'Inquisition a-t-elle poursuivi, condamné, brûlé les rêveurs, si bien que nul n'osa plus parler des rêves dans notre société occidentale ?

La raison en est simple : les messages de l'ange, les révélations que font les rêves sont tellement renversants, que de nos jours bien peu sont ceux qui sont prêts à les entendre, prêts à regarder la Réalité Ultime telle qu'elle se dévoile dans les rêves aux rêveurs. Et surtout pas l'Église qui a condamné les rêves et se refuse toujours à les reconnaître : il peut arriver en effet que leur enseignement vienne contredire le sien.

(1) La Passion de Perpétue. Un Destin de femme entre deux images de Dieu, Marie-Louise von Franz, éd. Jacqueline Renard - La Fontaine de Pierre., p.29.

(2) Rêves à vivre. Manuel pratique et spirituel d'interprétation des rêves, Christiane Riedel, éd. de Mortagne, p.175.

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© Christiane Riedel