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Les recherches actuelles :
Qu’est-ce que rêver ?

Jung vient de mourir. On se trouve dans les années de l'après-guerre.

Le rêve va être pris très attentivement en considération par les savants. Le rêve? Non, pas exactement. Ce n’est pas le rêve, ni son interprétation qui intéressent d’abord les scientifiques, mais le fait de rêver. 

Les savants se posent la question : Qu’est-ce-que rêver ? Ils constatent et démontrent une réalité révolutionnaire.

1/ Avec la découverte du sommeil paradoxal, on reconnait que le rêve est une activité instinctive

Le sommeil au laboratoire



Après la première guerre mondiale, dans les années cinquante, les chercheurs, les neurobiologistes ont commencé à s’intéresser en laboratoire au sommeil et au fait de rêver, en dehors de toute interprétation.
Les recherches, financées surtout par l’armée américaine, sont menées pour étudier les rapports entre les rythmes biologiques et la durée du sommeil. Il s’agit en effet d’étudier les états de vigilance et de sommeil pour pouvoir améliorer les performances des pilotes militaires, des équipages sous-marins et des travailleurs de nuit ; il s’agit aussi de préparer la conquête spatiale.

En 1953, deux chercheurs américains étudient les mouvements des yeux pendant le sommeil. Ils constatent que toutes les 90 minutes, les yeux prennent un mouvement très rapide. Cette période a été appelée REM, Rapid Eyes Movement. Elle dure environ 20 minutes.

Ces chercheurs mettent en évidence que, pendant cette période, le cerveau entre dans une activité très intense, ce que montrent les tracés de l’éléctroencéphalogramme. Ils constatent que le dormeur se souvient mieux des rêves qu’il a à ce moment là. Et c’est là un fait déterminant :


On découvre en effet qu’il y a une période du sommeil pendant laquelle se déroulent les rêves et leur mémorisation.

Les dormeurs dans cette phase de sommeil révélée par les tracés des encéphalogrammes ont rapporté les rêves qu’ils avaient dans 75% des cas. Dans les autres périodes de sommeil, les dormeurs ont rapporté qu’ils rêvaient dans 7% des cas. Et encore il était difficile de parler de rêves, il s’agissait de bribes de rêves très flous.


En 1958, le Français Michel Jouvet réalise des enregistrements plus complets du sommeil et observe un phénomène imprévu.
Ces mouvements oculaires accompagné d’une activité intense du cortex cérébral se produisent pendant une période de sommeil très profond.
Pendant ce sommeil très profond, d’un côté, le cerveau s’éveille et devient très actif, les yeux bougent dans tous les sens et des rêves ont lieu, et de l’autre le corps est complètement immobilisé et mou.

Michel Jouvet
Des recherches ont été effectuées pour établir s’il y avait un rapport entre le sommeil paradoxal et les rêves



Le dormeur se trouve donc dans un état paradoxal, puisque d’un côté le corps est complètement passif et de l’autre, en même temps, le cerveau est extrêmement actif, tandis que se déroulent les rêves. 
Cette période de sommeil avec rêves, que l’on reconnaît désormais par les mouvements oculaires rapides, a été appelée le sommeil paradoxal.


Des recherches ont été effectuées pour établir s’il y avait un rapport entre le sommeil paradoxal et les rêves. On a donc supprimé sélectivement le sommeil paradoxal à l’aide de drogues, et l’on a constaté qu’alors on supprimait en même temps le souvenir des rêves.
Le sommeil paradoxal et le rêve et son souvenir sont donc bien liés.

Toutes ces recherches démontrent alors que l’activité onirique est liée à la période de sommeil paradoxal.

Rêver pendant le sommeil paradoxal est donc un automatisme biologique, une activité instinctive. Cette activité est une fonction physiologique vitale, au même titre que la circulation du sang, la respiration ou la digestion par exemple.


Ainsi, cela prouve combien on se trompe quand on dit :  « J’ai fait un rêve ». » 

Eh bien non, on ne fait pas son rêve, le rêve est une activité physiologique autonome, indépendante de la volonté du dormeur, le rêve est une activité naturelle.

2/ Rêver est indispensable au maintien de la santé

Le rêve et la santé

Depuis les années 50 et les premières recherches, des études ont été menées dans de très nombreux laboratoires, sur les humains comme sur les animaux.

Ces études ont conduit à découvrir et mettre en évidence le rapport qui existe entre le rêve et la santé. 

Rêver s’avère alors non seulement une activité naturelle, mais aussi et surtout une activité vitale qui entretient la vie et la santé.


Voici quelques données :

• On a constaté que la privation du sommeil paradoxal entraîne la mort des animaux au bout de quelques semaines. Pourtant, l’autopsie du corps de l’animal ne révèle aucune lésion organique.

• Si c’est un humain qui est privé une nuit de sommeil, le lendemain dans la nuit suivante, la durée du sommeil paradoxal se double, ce qui suggère la nécessité de récupérer le temps du rêve.

Cette constatation montre donc bien la nécessité vitale du sommeil paradoxal.


• De plus, certains sujets, qui ont été privés de sommeil paradoxal, ont commencé à perdre leur faculté de penser, à avoir des trous de mémoire, leur comportement social s’est dégradé, ils se sont retrouvés dans un état de tension et d’anxiété qu’ils n’avaient pas auparavant. L’absence de l’activité onirique les déstabilisait.


Les résultats de ces recherches prouvent donc bien que le sommeil paradoxal avec l’activité onirique est une grande fonction vitale, nécessaire à l’entretien de l’équilibre et de la santé.

Les recherches ont été poursuivies et ont précisé la fonction du rêve. 

3/ Rêver développe les fonctions d’apprentissage et d’adaptation

Chez les bébés, rêver joue un rôle déterminant pendant la maturation du système nerveux central. 




Le fait de rêver se manifeste ensuite comme une fonction d’adaptation au stress et une fonction de régulation du système psychique.
Les études ont en effet montré qu’au moment de difficultés, en manque de sommeil, au moment d’examens, au moments d’épreuves que la vie dispense à chacun, après des traumatismes graves aussi, dans le stress et la tension, on rêve et l’on se souvient de ses rêves. Pendant les difficultés et les épreuves, les rêves sont là.
Vous-même avez pu sans doute le constater, il y a des périodes de votre vie où vous rêvez beaucoup plus, ce sont des périodes de réorientation, de changement, d’épreuve.

Le fait de rêver s'avère ainsi une nécessité biologiquement vitale. Rêver apparait comme la réponse naturelle de l’organisme pour aider la personne en difficulté; il participe au maintien de sa santé et même au retour à l’équilibre et à la guérison. Rêver est un activité naturelle qui entretient le processus vital.
 

Chez les bébés, rêver joue un rôle déterminant pendant la maturation du système nerveux central

On en vient alors à considérer que le rêve est un processus thérapeutique autonome et naturel. Le rêve est une capacité innée de l’organisme pour entretenir et restaurer son équilibre.


Faisons le point de ces recherches :

On sait maintenant, grâce à toutes les recherches de la neurophysiologie actuelle que le rêve est non seulement un processus vital indispensable, mais bien plus encore une thérapie naturelle. 

Il n’est 

- ni une activité diabolique, comme le voulait l’Église,

- ni une poubelle à ordures morales où seraient refoulées les souvenirs censurées par le conscient, comme le voulait Freud.


Comme le disait Jung, le rêve est une activité naturelle et thérapeutique.

Comme le disait Jung, le rêve est une activité naturelle et thérapeutique

© Christiane Riedel